Je remarque depuis quelques semaines un mal-être de plus en plus intense chez les personnes que j’accompagne, et tout particulièrement chez les femmes qui sont plus largement impactées.
Un sentiment de submersion et de saturation chez chacune d’entre elles que j’ai rarement rencontré auparavant.
Bien plus puissant et dévastateur que la « charge mentale », ce que je constate chez elles c’est une situation de trop-plein à tous les niveaux de leur être, exacerbé par un vécu collectif anxiogène de plus en plus étouffant et une réalité à fleur de peau liée à la cause des femmes de façon plus générale.
Cette impossibilité de pouvoir puiser une énergie nouvelle dans la vie sociale et relationnelle devenue mince comme une peau de chagrin, commence à générer des troubles psychiques, émotionnels et même physiques dévastateurs.
Une envie de « tout plaquer », de changer de vie, de métier même se met souvent à jour en séance.
Cette situation de crise que nous traversons tous de manière collective génère inévitablement des situations de crise internes et personnelles, dont les effets peuvent être ravageurs.
Je peux même ressentir chez certaines consultantes ce vide de sens que leur vie actuelle leur renvoie, dans un contexte sanitaire chargé, avec cette nécessité de plus en plus forte de déposer cette angoisse, toutes les peurs et les culpabilités associées.
Mes mots sont sans équivoques : « Vous avez le droit de craquer. Votre mal-être et vos peurs sont légitimes et il temps de cesser de vous maltraiter par des processus divers qui peuvent aller du déni à l’adaptation extrême, en passant par toutes les contraintes et les asservissements possibles. »
S’adapter à ce qui nous rend malheureux nous mène inexorablement vers le mur.
Se résigner en « bon petit soldat » que nous sommes pour faire bonne figure et tenir notre famille à bout de bras ne peut durer qu’un temps et c’est un temps qui fait des ravages à l’intérieur de nous.
Nous pouvons être une femme forte (ou un homme fort d'ailleurs) et traverser des moments de grande vulnérabilité. Cette vulnérabilité n’est pas de la faiblesse, c’est de la fragilité amenée par la souffrance et les difficultés cumulées. Rien de plus humain en somme.
Se faire accompagner lorsque cette souffrance devient insupportable et occupe toute la place est le premier pas vers « soi m’aime » afin d’accueillir pleinement notre vulnérabilité et ce qu’elle est venue nous dire. Il s’agit d’une étape nécessaire qui peut nous extraire d’une forme de résignation à la souffrance vécue dont les stigmates peuvent être à terme profonds et destructeurs.
Prendre du temps pour soi, enfin !
Déposer son fardeau et les mots ( maux) qui le composent, entendre notre souffrance dans un espace bienveillant et non-jugeant, s’autoriser à lâcher prise et à prendre soin de soi.
Devenir ou redevenir sa priorité numéro un est une étape indispensable à son mieux-être. Si nous allons mieux, nous en faisons bénéficier tous ceux qui nous entourent par les effet vertueux que notre énergie retrouvée impulse. Rien d’égoïste en l’occurrence, juste du bon sens.
Nous sommes tous précieux et ce que nous traversons l’est tout autant. Si c’est de la douleur et de la saturation, un accompagnement adapté peut nous offrir cet écrin pour transformer la souffrance en apaisement, et le plomb de nos difficultés en or de la liberté d’être enfin retrouvée.
© Géraldine AMELIN
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/geraldine-amelin
Mots clés : femme, crise, confinement, charge, mentale, thérapie
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