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Marianne NYS
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Marianne NYS
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“T’AS JOUI ?” PAR DORA MOUTOT, JOURNALISTE

article, publié le 2 janvier 2019
6 minutes 62
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– T’as joui ? – J’ai eu l’air ?

« T’as joui ? » est une question que pose parfois certains hommes lorsque le rapport sexuel est terminé. Sous ses airs bienveillants, cette phrase qui semble anodine, est pourtant symptomatique d’un véritable malaise qui hante notre société.

En tant que femme, avez-vous déjà posé cette question à un homme ?
Probablement pas. Rare sont les femmes qui demandent à leurs partenaires masculins s’ils ont joui. Nous n’attrapons pas la capote « pour aller vérifier » et les hommes ne sont pas forcément bruyants lorsqu’ils jouissent. Nous n’avons finalement pas plus d’indications qu’un homme en aurait sur le plaisir de sa partenaire, mais nous ne ressentons pas le besoin de poser cette question, car étant généralement plus à l’écoute, et malheureusement encore bien trop « au service » du plaisir de l’autre, nous le savons.

« T’as joui ? » sur un coup de tête suite à un coup de gueule passé sur mon compte perso. Un homme avec qui j’avais une discussion a cru bon de m’expliquer que « les femmes jouissent moins que les hommes car elles ont besoin de sentiments pour y arriver. »
« Pour les filles, la jouissance est plus cérébrale » m’a t’il expliqué. Ce qu’il m’a dit m’a fait réagir et a signé un véritable ras-le-bol chez moi que j’ai eu envie de partager. J’en ai ma claque que les hommes se cachent derrière cette idée que « la sexualité féminine, c’est compliqué » pour justifier leur incapacité à faire jouir une femme, pour cacher leur méconnaissance ou leur manque d’intérêt pour le plaisir féminin. Bien évidemment se sentir à l’aise et en confiance compte évidemment pour pouvoir se lâcher, mais non, la jouissance féminine n’a rien à voir avec les sentiments.
Par contre, ce que la jouissance féminine requiert, c’est un minimum de technicité et de connaissance de l’anatomie féminine.

Publier des témoignages de femmes autour du plaisir (ou du manque de plaisir) féminin. En finir avec les monologues du clito ! Créer un dialogue, un « safe space » ou déconstruire et remettre en question les mythes et légendes associés à la sexualité féminine. Mais aussi créer un endroit où l’on peut pointer les nombreux comportements masculins qu’on ne doit plus accepter. Pour essayer de faire
en sorte, à ma petite échelle, qu’il y est une prise de conscience à la fois des femmes, mais aussi des hommes de l’existence de ce malaise silencieux, mais pourtant si présent.
Par exemple : pourquoi l’orgasme masculin devrait-t-il clore le rapport sexuel ? Pourquoi est-ce un acquis, lorsque ceci n’a de sens que dans une logique de reproduction ?
Pourquoi est-ce normal pour un homme de jouir et de s’endormir tranquillement lorsque sa partenaire n’a pas joui ?
A l’inverse, dans une relation hétérosexuelle, une femme ne laisse presque jamais tomber un homme avant qu’il ne jouisse. Elle ne s’endort pas sans « finir » son partenaire.
Pourquoi ? Parce que nous avons intégré que les hommes ont ce qu’on appelle les « blue balls » s’ils ne vont pas jusqu’à l’éjaculation. Vu qu’ils ont mal aux testicules, il est impoli de les abandonner en si bon chemin. Mais il y a une autre histoire qu’on raconte moins. Pour certaines femmes continuer à se faire pénétrer après un orgasme est désagréable voire douloureux.
Mais personne n’en parle, car quelque part, inconsciemment, femmes et hommes ont très tristement intégrés que la femme trouve son plaisir dans celui d’en « donner ».
Quand je remets en cause le fait que l’orgasme masculin clôture le rapport, la plupart des hommes me rappellent qu’après éjaculation, ils ne peuvent physiquement plus bander, donc impossible de continuer. Comme si la femme ne trouvait son compte que dans la pénétration… C’est bien mal la connaître. Qui a dit qu’on ne pouvait pas « finir » une femme autrement ? Pourquoi ne pas faire des préliminaires après ?
« Ah parce que ça s’appelle préliminaires justement ! » me diront certains. Même ce mot pose problème, il veut dire « qui précède, prépare à quelque chose de plus important ». Et cette chose plus importante serait donc la pénétration.
Sauf que manque de chance, le clitoris de la femme ne se trouve pas dans le vagin ! Oops ! Comme c’est emmerdant ! On peut donc clairement affirmer qu’à l’heure actuelle, nous subissons encore une sexualité extrêmement phallo-centrée.
Par conséquent, oui, les femmes jouissent moins que les hommes. Il existe un « orgasm gap ». 85% des rapports finissent par un orgasme pour les hommes. 63% des rapports se finissent par un orgasme pour les femmes hétéros, selon une étude du Kinsey Institute. (Je pense que ce chiffre est très optimiste).
La bonne nouvelle, c’est que 75% des rapports se finissent par un orgasme pour les femmes lesbiennes. Je dis ça, je dis rien, mais j’ai comme un feeling que c’est sans doute parce que le clitoris de celles-ci n’a pas été ignoré.
Si les hommes doivent se poser des questions, être moins égoïstes, être plus dans l’écoute et l’empathie, pour enfin « commu-niquer », les femmes, doivent aussi remettre leurs attitudes en question. Nous devons arrêter de simuler. Mais avant, demandons-nous pourquoi tant de femmes sont amenées à simuler ?
Nous simulons pour de nombreuses raisons. Nous nous comportons comme des « cheerleaders du sexe », là pour encourager « le vainqueur ». Au lieu de dire quand ça ne nous plait pas, nous préférons nous enfoncer dans un mensonge, qui nous paraît sur le moment plus confortable que de dire la vérité, en simulant. Quelque part de façon inconsciente, nous faisons semblant de jouir pour protéger l’égo de nos partenaires. C’est clairement un dé-service fait à toutes les femmes. Car en agissant ainsi, le partenaire en question ne pourra donc pas s’améliorer.

Simuler, c’est nous tirer une balle dans le pied.
De nombreuses femmes simulent pour éviter d’entendre des choses désagréables du genre « toi, tu n’aimes pas le sexe alors » ou encore le fameux « tu es frigide ». Car c’est bien d’un cercle vicieux qu’il s’agit. L’homme qui se retrouve face à une femme qui n’en rajoute pas, ayant vécu jusque-là une sexualité où de nombreuses autres femmes lui donnaient l’impression de bien faire en gémissant, celui-ci ne se remettra pas en question, et donc pensera que sa nouvelle partenaire n’aime pas le sexe. Il faut à tout prix sortir de ce schéma.
Si les hommes connaissent mal le fonctionnement du plaisir sexuel féminin, je me suis aussi rendue compte que beaucoup de femmes n’osaient pas explorer leur sexualité toute seule. Beaucoup de femmes ne se masturbent pas, pensant à tord que c’est sale ou honteux. D’autres ne savent pas où commencer, quoi regarder et par conséquent ont du mal à savoir ce qui les ferait accéder à un orgasme. Il leur est donc difficile de pouvoir guider leur partenaire. Nous sommes en 2018 et la masturbation féminine est encore un tabou, lorsque la « branlette » est une banalité dont tout le monde ose parler et dont la pop culture s’est emparé.
On a tendance à penser que l’intimité doit rester dans le privé et ne pas être un sujet mis sur la place publique. Je ne crois pas. La société patriarcale, si elle est de moins en moins visible dans la société, est, lorsqu’on y réfléchit 3 minutes, encore extrêmement présente dans la sexualité. Et nous ne devons plus l’accepter comme un fait sans se rebeller. C’est pourquoi la sexualité et le plaisir féminin sont selon moi des sujets politiques. C’est seulement depuis 2017 que certains manuels scolaires de SVT parlent du clitoris…Avant ça, celui-ci était totalement snobé. Le chemin est encore long et le changement passera par plus d’éducation et par des prises de conscience.
« Nous avons éduqué une génération de filles qui ont une voix, qui demandent un traitement égalitaire à la maison, à l’école et dans le monde professionnel. Maintenant il est temps que nous demandions la même chose dans l’intime et dans nos vies personnelles » a dit l’autrice Peggy Orenstein, auteur de « Girls and sex ».

En avant pour la révolution sexuelle féminine !
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Mots clés : sexualité,jouissance,orgasme

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