« Ce livre est mon témoignage, à la fois professionnel et personnel, sur ce que j ai compris de la méditation, sur la façon dont je me la suis appropriée. Un livre pour vous raconter comment j en suis arrivée à cette pratique, comment ma vie s en est trouvée radicalement modifiée, comment la méditation a pris une place centrale dans l accompagnement de mes patients. Mais aussi comment ça marche, cette méditation, et comment vous pouvez, à votre tour, vous y mettre. Car, sur le fond, c est le seul vrai projet de ce livre : vous convaincre des bienfaits de la méditation pour que vous découvriez à votre tour cette aventure inouïe. » J. S.-F.
Dans ce livre clair, dynamique, intime, Jeanne Siaud-Facchin nous invite au c ur de la méditation de pleine conscience et nous initie à cette nouvelle façon de méditer, résolument contemporaine, vivante, validée scientifiquement et accessible à tous, à chaque instant.
Ancienne attachée des Hôpitaux de Paris et de Marseille, Jeanne Siaud-Facchin est psychologue clinicienne, fondatrice des centres Cogito Z. Elle pratique la méditation de pleine conscience depuis de nombreuses années et anime des groupes thérapeutiques à Paris et à Marseille.
Spécialiste reconnue des surdoués, elle est l auteur notamment de L Enfant surdoué, Aider l enfant en difficulté scolaire et Trop intelligent pour être heureux ?, qui ont été tous d immenses succès.

Table

PREMIÈRE PARTIE

Pourquoi ce livre ?

DEUXIÈME PARTIE

Comment je me suis mise à méditer

CHAPITRE 1

Le jour où cet homme m’a dit...

CHAPITRE 2

Des petits cailloux tout au long de ma pratique de thérapeute

CHAPITRE 3

Le voyage qui change tout

CHAPITRE 4

Ce qui a vraiment changé ma vie

PREMIER INTERMÈDE

Quelques instants de méditation

TROISIÈME PARTIE

Méditer ? Un voyage en pleine conscience où tout peut arriver

CHAPITRE 1

D’une pratique ancestrale à La méditation contemporaine

CHAPITRE 2

Conscience, vous avez dit conscience ?

CHAPITRE 3

Qu’est-ce que la méditation ?

CHAPITRE 4

Tout ce que vous croyez savoir et qu’il faudra oublier

CHAPITRE 5

Ce que j’ai compris de la méditation... et ce qui m’agace encore !

DEUXIÈME INTERMÈDE

L’image ressource

QUATRIÈME PARTIE

Pourquoi vous pourriez vous mettre à méditer

CHAPITRE 1

Les arguments des neurosciences

CHAPITRE 2

Méditer, c’est bon pour la santé !

CHAPITRE 3

Méditer : un changement inattendu pour Le cerveau

CHAPITRE 4

Petits maux et grandes douleurs

CHAPITRE 5

Le tourbillon de la vie

CHAPITRE 6

A la recherche du bonheur perdu

CHAPITRE 7

La quête de sens : sens interdit ou sens giratoire ?

CHAPITRE 8

Quand la méditation se met au service de l’intelligence

CHAPITRE 9

Méditer au travail ?

CHAPITRE 10

Les couples heureux ont plein d’histoires : faits et bienfaits de la méditation à deux

CHAPITRE 11

Les enfants aussi !

CHAPITRE 12

La méditation peut-elle s’inviter dans l’arsenal psychothérapeutique ?

CHAPITRE 13

Les effets surprises : tout ce qui m’échappe dans la méditation et qui me bluffe

TROISIÈME INTERMÈDE

Et tout d’un coup...

CINQUIÈME PARTIE

Pratiquer la méditation, est-ce si simple ?

CHAPITRE 1

De l’illusion de la simplicité à la réalité d’un apprentissage

CHAPITRE 2

Un effet de mode ?

CHAPITRE 3

De l’art de commencer... et de continuer



CONCLUSION

Ressources bibliographiques

Merci

Notes




- - - - - -





CHAPITRE 1
Le jour où cet homme m’a dit...

Peut-être est-ce comme cela que tout a commencé, ou peut-être pas... C’est difficile dans nos vies de repérer le virage qui nous a fait changer de cap. De capter ce croisement où l’on a pris un autre chemin.
Dans cette aventure de la méditation, je crois que ce moment a existé pour moi. Évidemment, ce n’est jamais aussi linéaire, aussi simple. Mais laissez-moi vous raconter le jour où cet homme m’a dit : « Vous voulez aller mieux ? Méditez ! »
Cela ne vous rappelle rien ? Mais si, bien sûr ! Cette phrase sonne comme la morale de la fable de La Fontaine, La Cigale et la Fourmi : « Vous chantiez ? J’en suis fort aise. Eh bien, dansez maintenant ! »
Lorsque cet homme a prononcé cette phrase un peu mystérieuse, obscure, je n’ai pas compris. Ou plutôt, j’ai essayé de comprendre. Naïvement, comme j’ai l’habitude de le faire. Je lui ai demandé : « Méditer ? C’est quoi ? Pourquoi ? Comment dois-je faire ? »
Sa réponse est tombée, laconique, sans appel, intimidante : « Méditez, vous comprendrez ! »
Une proposition si étrange

Je pourrais continuer, en empruntant les mots et le style de La Fontaine : « Pas un seul petit morceau de mouche ou de vermisseau. » Autrement dit : pas la moindre lueur, dans mon esprit, de sens, de logique. De quoi me parle-t-il ? Pourquoi me fait-il cette proposition si étrange ? Avec sa voix chaude, rassurante, qui convainc mais n’explique rien ?
Sur sa plaque, pourtant, son titre de kinésithérapeute ne laissait rien supposer de cette « prescription ». J’étais là pour des douleurs diffuses. Ma cousine m’avait recommandé sa consultation. Je la soupçonne aujourd’hui d’avoir nourri des intentions inavouées : elle voulait que je rencontre ce personnage intrigant, bien moins conformiste que ne le laissaient penser son titre classique, sa salle d’attente banale, sa feuille de soin remboursée par la Sécurité sociale... Elle voulait me faire passer de l’autre côté du miroir. Comme Alice. Elle me connaît bien.
Mais que faire de ce que l’on ignore, de ce dont on ne sait rien ? D’une proposition dont ni le contenu ni l’objectif ne sont porteurs de signification ?
Pourtant, dans les replis complexes de mon cerveau, j’ai eu confusément conscience que cette injonction était non seulement juste mais essentielle. « The right word at the right place », comme disent les Anglo-Saxons.
Je ne le savais pas, bien sûr. Pas encore.
Alors, oui. Confusément conscience. Avec ces deux termes qui peuvent sembler opposés. Cela arrive souvent dans nos vies : on perçoit sans savoir, on sait sans comprendre, on se représente sans image claire.
Quand la confusion est là...

La confusion n’est pas confortable. Même assortie de conscience. Face à elle, plusieurs attitudes sont possibles. Aux conséquences bien différentes.
La fuite est la réaction la plus fréquente. Elle permet d’éviter le problème. D’oublier. De passer à autre chose. C’est le vestige de notre évolution humaine. Celle du mammifère que nous sommes encore avec un cerveau programmé pour s’éloigner du danger. Pour nous protéger d’une menace. C’est une réaction quasi automatique. De survie. Et vous verrez, ce sont les mots, le langage, la conscience justement qui nous permettront de ne pas être la victime soumise et impuissante des soubresauts archaïques de notre cerveau. Mais dans un premier temps, la fuite, l’évitement, est « la bonne réponse ».
Un peu plus sophistiqué, mais toujours pour éviter la confrontation à l’« insensé », au sens propre du terme, le cerveau va modifier la situation. Plutôt que trouver des issues pour s’échapper, plutôt que prendre le risque d’être déstabilisé par ce dont il ne sait pas quoi faire, plutôt que mettre en route une activité cérébrale complexe pour tenter de comprendre, le cerveau a un joker efficace : il transforme une réalité par une autre. Le cerveau, face à ce que les neuropsychologues appellent un « conflit cognitif », préfère faire une pirouette pour modifier la donne. Et évite ainsi de produire de l’énergie (notre cerveau consomme 20 % de notre énergie) en activant des processus cognitifs coûteux, nécessaires à la résolution du problème. Il change ce qu’il ne parvient pas à assimiler en une donnée qu’il pourra traiter. D’une certaine façon, le cerveau se réorganise pour que l’information devienne limpide, évidente. Ce qui se traduit par : ce que je ne comprends pas, je le transforme en quelque chose que je comprends, au risque de passer à côté de l’information réelle. Soyez vigilant, cela arrive très souvent. L’illusion est si bien faite que l’on ne se doute de rien. On croit avoir agi, compris, réagi, conformément à la réalité de la situation. Mais on a été piégé par le talent caché de notre cerveau.