"Je m’appelle Fatima Daas. Je suis la mazoziya, la petite dernière. Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine algérienne. Musulmane pratiquante. Clichoise qui passe plus de trois heures par jour dans les transports. Une touriste. Une banlieusarde qui observe les comportements parisiens. Je suis une menteuse, une pécheresse. Adolescente, je suis une élève instable. Adulte, je suis hyper-inadaptée. J’écris des histoires pour éviter de vivre la mienne. J’ai fait quatre ans de thérapie. C’est ma plus longue relation. L’amour, c’était tabou à la maison, les marques de tendresse, la sexualité aussi. Je me croyais polyamoureuse. Lorsque Nina a débarqué dans ma vie, je ne savais plus du tout ce dont j’avais besoin et ce qu’il me manquait. Je m’appelle Fatima Daas. Je ne sais pas si je porte bien mon prénom..."
MON AVIS En cette rentrée littéraire un livre attire particulièrement mon attention
"La petite dernière" écris sous le pseudo de Fatima DAAS
L'interview par Léa Salamé sur France inter est tout aussi impactant que le livre
https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-07-septembre-2020
J'y voir une illustration extremement vivifiante sur les situations de vivre la multi-Identité (#Multinationalité #IdentitésSexuelles #IdentitésCulturelles qui peuvent résonner également dans les quettes identitaires vécues par un enfant tiraillé intérieurement entre ses familles séparées ou les aspirations identitaires entre normalité et handicap, rêve et réalité.
Fatima Daas exprime les contradictions qui cohabitent en elle et autour d'elle.
Par sa sincérité, une force ressort de la fragilité exposée au grand jour, l'évidence apparaît, impossible de choisir entre les multi parts de soit.
Impossible non plus de se couper du monde qui nous entoure et impose un effort pour se construire intérieurement une image non plus décalée mais intégrée.
La première solution trouvée dans ces situations est bien souvent le contrôle de ses actes et de ses paroles au détriment de la spontanéité. C'est une solution temporaire. Il est ensuite nécessaire de s'en libérer ou du moins d'alléger le besoin de stratégie de communication avec soi et avec les autres.
Ces autres parfois si proches avec qui il est nécessaire de choisir entre ce que l'on dit et ce que l'on tait De Soi et ce faisant En Soi.
La solution créative trouvée par l'auteure me plait tout particulièrement, la solution est devenu le problème puis de nouveau la solution, elle ne choisis pas entre dire et taire, elle fait les deux, elle est fidèles à toutes ses identités. Elle exprime ce qui est en elle et reste anonyme, elle parle d'elle et s'autorise a enrichir son propos de fiction qui la protège et la libère du poids des regards
J'en suis sûr, ce mélange d'expression et de protection est aussi salutaire aux lecteurs qui peuvent à leur tour laisser leur esprit et leur vécu remplir le blanc entre les lignes.