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PLEURE, GROSSE NOUILLE !

article de Mathias GAIFFE, publié le 4 janvier 2024

2 minutes

Les gens, notamment les garçons, les hommes, mais pas que, souvent se moquent de certains et certaines en dénigrant le fait qu'ils ou elles pleurent. Ce genre de réaction est typique de celles et ceux qui projettent leurs difficultés à exprimer leurs émotions, et donc à les gérer.

L'idéal est une situation de paix intérieur, d'amour de soi inconditionnel âme, corps, esprit. Comme nous ne donnons aux autres que ce que nous nous donnons, toute trace de colère contre soi, de dégoût de soi, etc... ouvre la voie à un transfert ou à une projection, un effet miroir.

Dans notre exemple, voir quelqu'un pleurer éveille le sujet de la libération des émotions. Il est dit que les larmes sont une soupape, un moyen de laver l'âme, le cœur, etc... Elles sont donc le signe d'une émotion qui s'évacue.

Devant ce « spectacle », un individu, homme ou femme, qui a des émotions bloquées en soi, et qui est donc en mauvaise relation avec ces émotions, va être touché en son for intérieur. Comme c'est sa difficulté, pour éviter le sujet, il va transférer sur autrui ce qu'il pense de lui. Le jugement est nécessairement présent. Le jugement étant un des éléments opposés à l'acceptation et au lâcher-prise. Il va alors projeter cet auto-jugement, qui vient par exemple de la fameuse « un homme ça ne pleure pas » ou « il faut être forte ma fille » ou « t'es vraiment qu'une nouille pour pleurer ainsi », etc... Ce qui va se traduire par « tu ne fais que pleurer » ou « t'as pas honte de pleurer à ton âge » alors que cette honte est celle que l'individu porte contre lui même et l'expression de ses émotions dont le couler de larmes est le symbole fort.

Il est important de savoir que plus les émotions contenues sont fortes, grandes, riches, plus le « risque » de larmes est fort, grand, riche. Pour reprendre l'image de la soupape, les émotions, sous forment de vapeur, sortent et cette vapeur peut former des gouttelettes au contact de quelque chose.

Donc, dans le fouillis d'un esprit encore embrumé par ses blessures et régi par les décisions de l'ego, se trouve l'intuition, la connaissance inconsciente que le mécanisme qui entraînera le versement de larmes est possible.

Les larmes sont un signal de mieux être, de bien être quand elles sont accueillies pour ce qu'elles sont. Si l'être humain a été conçu avec ce système lacrymal, ce n'est pas une option superflue. Seulement, nous avons pour diverses raisons, beaucoup de réticences à accepter le fonctionnement de cette « option ».

Alors, la prochaine fois que vous entendrez, adressé à vous ou à un autre être, qu'il est une nouille pour pleurer ainsi comme un bébé, par exemple, vous saurez d'une part que cet individu est probablement bloqué sur une blessure datant du temps où il était bébé, et d'autre part, vous pourrez lui dire que les larmes, à la manière de l'eau, permettent à la « nouille » de ne plus être sèche et rigide ou figée.

Amour et bienveillance.