On parle beaucoup moins de la dépression chez l’adulte que chez l’adolescent et pourtant… Globalement, l’anorexie touche 0,4% des françaises et 10% environ d’entre elles sont adultes. Cette maladie très ancienne remontant au 1 er siècle après JC, est toujours présente aujourd’hui et ce dans tous les milieux.
Certain(es) souffrent de ce mal étrange depuis leur plus jeune âge. S’affamer est toujours un symptôme d’une souffrance souterraine. Quel que soit leur âge, les anorexiques souffrent d’une estime de soi altérée qu’elles espèrent combler par un perfectionnisme intransigeant. Le refus de s’alimenter est souvent associé à une pratique du sport excessive ou/et une hyperactivité. Cela leur permet ainsi de s’éloigner de leurs obsessions alimentaires. Contrairement aux adolescents, elles ne sont pas systématiquement dans le déni.
Pour d’autres, l’anorexie se déclenche après une épreuve ou un événement traumatisant (deuil, séparation, difficultés financières, licenciement…)
La quarantaine et plus tard, marque aussi la fin de la fécondité, vécue par certaines femmes comme un deuil de la séduction. L’anorexie chez les femmes matures cache souvent une relation déjà compliquée plus jeune avec la nourriture. Chez les adolescentes qui ont souffert d’anorexie, 40% d’entre elles ne sont pas complétement guéries et peuvent souffrir de nouveaux épisodes de la maladie.
L’anorexie peut survenir également à la suite d’une chirurgie bariatrique lorsque la personne met en place une surveillance alimentaire drastique.
1 personne sur 2 développe une anorexie mentale secondairement à une orthorexie. Le végétarisme et le véganisme peuvent parfois être une porte d’entrée à l’anorexie.
L’anorexie est une maladie du lien, une manière de reprendre la main sur ce qui fait mal. Elle a des conséquences physiologiques et psychologiques graves. Elle provoque plus de suicides que toutes les autres maladies mentales. Le suicide anorexique ne ressemble en rien aux suicides des personnes dépressives. Il est brutal sans préméditation et donc sans signe avant coureur.
La guérison ne se fait uniquement en reprenant des kilos. L’écoute de ce qui s’exprime et déconstruire pour reconstruire l’histoire personnelle et familiale est cruciale. L’anorexie chez l’adulte ne doit pas être confondue avec la dénutrition provoquée par une dépression. Elle n’est donc pas le symptôme d’une autre maladie. Les antidépresseurs ne sont pas efficaces sur l’anorexie mentale, ils le sont sur la dépression et ce, de manière indépendante. Lors des enregistrements polysomnographies (enregistrement pendant le sommeil des variables physiologiques), il n’y a aucune des caractéristiques de la dépression. On peut observer des changements d’humeur et de personnalité pouvant dévaster les relations personnelles et toute la famille. D’ailleurs les membres de celle-ci ont besoin de trouver de l’aide et du soutien.
Trouver un objectif extrêmement motivant à atteindre peut maintenir en vie lorsque l’envie d’abandonner est très présente.
Cela peut être :
-vouloir un enfant
-vouloir profiter pleinement de ses enfants
-vouloir aider d’autres personnes dans cette problématique
-voyager
-se marier
Sauver son couple…
Un travail sur les émotions sera en autre à entreprendre. La personne souffrant d’anorexie cache et veut maîtriser à tout prix ses émotions. C’est cet inconfort émotionnel qui va se traduire par la nourriture : je contrôle mon assiette, donc je contrôle mes émotions.
Une émotion est l’expression d’une réaction affective (ou limbique*) et archaïque que l’on va ressentir dans différents contextes. * Le système limbique est le siège des émotions qui font surface par le biais de l’amygdale. Les émotions sont nécessaires, indispensables à assurer notre survie.
· PeurC’est une des émotions les plus ressenties chez les anorexiques. La « peur de grossir » est permanente. Elles craignent de perdre leurs repères familiaux, d’être rejetées et isolées. Elles manquent ainsi d’autonomie et de valorisation d’elles-mêmes.
· DégoûtChez l’anorexique, ce dégoût est tourné sur elle-même lorsqu’elle prend du poids et sur les personnes qui les « gavent », médecins et famille ou amis.
·
CulpabilitéTout est une source de culpabilité. Elles s’imaginent facilement coupables de beaucoup de problématiques dans leur vie.
· HonteElles ont honte d’être ce qu’elles sont (poids pour leur entourage, source d’inquiétude pour leur proche…)
· SatisfactionC’est une satisfaction qui répond au besoin de sécurité et de contrôle chez l’anorexique. Au début de la maladie, l’approbation extérieure sur leur minceur sera une source de satisfaction.
Travailler aussi sur les formes de distorsion de la pensée.
La naturopathie
Naturo etc 
en complément d’un suivi du médecin et du psychiatre ou psychologue peut s’avérer très bénéfique. Par une approche différente de l’alimentation, d’une activité physique douce, de techniques de relaxation, de la phytothérapie (aromathérapie, fleurs de Bach, gemmothérapie…). Tout un choix qui s’offre à la personne pour l’aider sur le chemin de la guérison…
Inspiré d’un article d’Ariane BOIS pour « Psychologies », de la formation « Nutrizen » de NANA TUROPATHE.
© Séverine LORES
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