LES SUPER SENSIBLES

« Un effleurement est un coup,
Un son est un bruit,
Un malheur est une tragédie,
Une joie est une extase,
Un ami est un amoureux,
Un amoureux est un dieu,
Un échec c’est la mort. »
Pearl Buck

13 Janvier : journée nationale de l’hypersensibilité

« Hypersensibilité » est une formule à laquelle je n’adhère pas beaucoup. Ce mot est devenu un phénomène de mode, tellement qu’il en perd son sens, à mon humble avis. Si vous cherchez à comprendre ce que ce terme englobe et ce qu’il veut dire, vous ne trouverez pas cela ici. Dans cet article, vous trouverez plutôt un partage de pratiques pour les Super Sensibles (comme j’aime nous appeler) pour que cette sensibilité ne reste ni ne devienne un inconvénient dans le quotidien mais une Super Ressource !

Pour les Super Sensibles chez qui la sensibilité a toujours été écoutée et respectée, cette caractéristique est une vraie force dans le quotidien. On les appelle les Ultrasensibles.
Pour les grand.e.s sensibles qui découvrent, après plusieurs années voire décennies, leur sensibilité accrue, cet aspect peut rapidement devenir un lourd fardeau.
Quand je dis « découvrent » c’est parce que beaucoup passent une partie de leur vie à se considérer comme « à fleur de peau », « douillet.te », « chiant.e », « râleur.euse », « chipoteur.euse », etc., en partant du postulat que c’est un fait, c’est comme ça, il faut de tout pour faire un monde.
Le terme « hypersensible » étant assez nouveau (moins de 30 ans), son utilisation s’est largement répandue qu’à partir de 2016. Avant cette année-là, on était des « gros lourds ». Depuis, nous sommes devenus « hypersensibles ». Avec l’émergence de ce terme est apparue la prise de conscience de notre sensibilité accrue. Comme si, pendant toutes ces années, notre sensibilité s’exprimait mais d’une manière plus ou moins latente. Maintenant qu’elle a été démasquée, elle s’exprime pleinement. Pour ces personnes qui « découvrent » leur sensibilité, la rencontre peut être fulgurante.

Et c’est pour ces personnes, dont je fais partie, que j’écris ces mots.
Cela fait deux ans que j’ai rencontré en face à face ma sensibilité et le parcours ressemble à « nous traversons une zone de grandes turbulences, veuillez regagner vos sièges et attacher vos ceintures », et ce depuis deux ans, non stop !
Ce qui ne tue pas nous rend plus fort et, grâce à mon mental sur-présent, j’ai utilisé cette force pour explorer plusieurs idées qui pourraient faciliter et canaliser ma sensibilité mais surtout m’apaiser dans cette nouvelle vie « à plusieurs » avec moi-même.
Non, je n’ai pas développé une double ou triple personnalité mais, quand tous mes sens expriment leur inconfort en même temps, c’est tout comme…

« Ne méprise la sensibilité de personne,
La sensibilité de chacun.e c’est son génie. »
Charles Baudelaire

Les Super Ressources

Je vais essayer d’appliquer ce que nous conseille Charles et vais évoquer quelques aspects du génie des Grand.e.s Sensibles (liste non exhaustive bien évidemment – devant chaque ligne rajouter « grande » ou « beaucoup de », c’est le principe de « l’hypersensibilité », tout est superlatif) :

Imagination et créativité
Capacité d’émerveillement
Sincérité et authenticité avec soi-même et les autres
Intuition
Curiosité et spontanéité
Empathie et compassion
Capacité d’expression
Un mental très actif et donc très performant (à apprivoiser plutôt que bâillonner)
Etc.

Avoir du génie est une chose. Savoir le canaliser et l’utiliser en est une autre. Cela passe notamment par prendre soin de soi.
« Prendre soin de soi » … hmm… on en entend parler tout le temps mais ça veut dire quoi prendre soin de soi en tant que Super Sensible ?


Les p’tits rituels du quotidien

Voici quelques idées de petites choses du quotidien qui pourraient servir (liste non exhaustive également) :

Aménager son havre de paix : une chambre, un bureau, un atelier, un espace dans une pièce, un lit, un fauteuil, un canapé, un tapis, …
Les Super Sensibles sont plein d’imagination alors laissez-vous porter par elle pour trouver votre havre de paix. Ensuite, il ne reste plus qu’à le rendre le plus accueillant possible pour vous : lumières chaleureuses, des plaids « toudou », des images qui vous inspirent, des odeurs qui vous relaxent.
J’ai pu expérimenter qu’avoir cet espace était la chose la plus importante pour moi. Un espace où je ne suis plus jugée, je ne suis plus ni trop ni pas assez, un espace dans lequel je suis juste la bienvenue. J’y suis même attendue, moi et ma sensibilité telle qu’elle est.

Partir à la découverte de soi : il est assez facile pour les Super Sensibles de se relier aux émotions de leurs proches et de leur environnement. C’est quelque chose qui peut nous sembler plus naturel qu’être connecté.e à nos propres ressentis. Mais en ne nous écoutant pas, il devient difficile de se rendre compte que notre coupe sensorielle ou émotionnelle est pleine. C’est pourquoi apprendre à se connaitre est très important. Au début, cela peut passer par s’observer tout simplement, sans jugement, dans l’accueil de tout ce qui vient. Se découvrir peut se faire par tout un tas de choses : l’écriture, la lecture, les activités manuelles, les sports, la nourriture, etc. Tout est bon dans l’exploration ! Et si vous libérer du temps pour vous n’est pas forcément évident, vous pouvez prendre des RDV avec vous-même : vous fixer une date, une heure, un endroit. Pour les premiers rencards, ça peut durer un très court instant (une minute même). L’intention est de se connecter à soi-même, quel que soit le temps de connexion. Au fil de vos RDV, le temps se prolongera naturellement… parce que qu’est-ce c’est bon d’être avec soi-même !!

Etre présent.e à son corps : grande sensibilité et sensorialité veut dire sur-stimulation des sens. Notre corps capte tellement d’informations à la minute, qu’en fin de journée on ne peut imaginer tout ce qu’il a emmagasiné. Parfois, ce qu’il capte peut être si intense que, machinalement, on se réfugie dans le mental, on « sort de notre corps » en quelque sorte. On pourrait se dire que ce n’est pas si gênant, pourvu qu’on ne sente pas intensément les choses. Mais les Super Sensibles qui vivent dans leur mental depuis des années vous diront peut-être que leur mental est devenu inarrêtable et qu’ils n’en peuvent plus de cogiter en permanence. Ils aimeraient tellement pouvoir passer une heure sans se poser tant de questions. D’où la nécessité d’être présent.e à et dans son corps. Notre corps est notre capteur d’harmonie et de déséquilibres. Il est véritablement notre allié. Voici quelques pistes : se programmer des pauses (dans nos activités ET dans les stimulations, ex : couper le téléphone de temps en temps), aérer la pièce, aller marcher, danser, chanter, manger (des choses saines pour vous :p), dormir dans de bonnes conditions (qui sont les vôtres), …

Exprimer sa créativité : comme je disais plus haut, les Super Sensibles sont plein d’imagination. Une imagination pas toujours comprise, donc pas toujours acceptée des autres et donc pas toujours exprimée. C’est important de pouvoir libérer sa créativité authentique. Pour cela, vous pouvez expérimenter toutes sortes d’activités créatives : dessin, poterie, écriture, chant, origami, peinture, danse, instrument de musique, gravure, et j’en passe certainement plein d’autres…

De manière générale, prendre soin de soi c’est aussi :
Apporter de la légèreté à sa vie
Faire plaisir à ses sens et profiter de tout ce qui est bon et sain
Trouver sa propre manière de décompresser
Se faire aider lorsque c’est trop difficile


Des approches d’accompagnement

Si l’accompagnant.e accueille la grande sensibilité avec ouverture et respect, toute approche d’accompagnement peut être bénéfique pour canaliser et développer harmonieusement sa sensibilité.
Toutefois, pour le petit partage d’expérience, ma préférence serait : l’intégration des réflexes primitifs associée aux soins énergétiques.


Il y aurait encore plein de choses à écrire sur le sujet de la sensibilité élevée mais pour ce premier article, je vais m’arrêter là.

Je vous souhaite à toutes et tous de très beaux moments avec votre Super Sensibilité !
Chérissez-vous bien !

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