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Marianne NYS
Hypnose, Sophrologie : acouphènes, fibromyalgie, Sexologiethérapie,poids,douleur chronique,SFC,sexe,sexologue,sophrologue
Marianne NYS
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ARTICLES / SEXUALITÉ, SANTÉ SEXUELLE, FERTILITÉ

DOULEUR CHRONIQUE ET SEXUALITÉ

article de Marianne NYS, publié le 9 mai 2017
6 minutes 176
Approche des rapports que le patient douloureux chronique entretient avec sa sexualité

La confrontation à la douleur correspond à une crise de vie. La douleur est le cri du corps face à une faille dans son intégrité.
Cet évènement existentiel nous met face à de nouvelles approches :
Abandon du fantasme d’éternité
Expérience de la finitude
Prise de conscience de sa vulnérabilité
Perte de maitrise
Peur physique, sociale ou psychique

L’intrusion de la douleur chronique dans la vie sexuelle du patient peut se décliner de plusieurs manières :
« La pratique de ma sexualité se fait dans la douleur » : ceci renvoie à tous les problèmes de douleurs lors des rapports sexuels élargis qui ne se limitent pas au coït vaginal. Il s’agit bien sûr des dyspareunies, des érections ou éjaculations douloureuses mais aussi les douleurs anales ou buccales. Il faut inclure également les douleurs, en dehors des zones génitales ou érogènes, qui apparaissent au moment des activités sexuelles.
« La douleur gène l’exercice de ma sexualité » : la douleur, comme symptôme de la maladie devient un frein ou un obstacle à l’exercice de la sexualité. Il s’agit entre autres des douleurs arthrosiques ou cancéreuses par exemple.
« La prise en charge de ma douleur perturbe ma sexualité » : les différentes prises en charge de la douleur, en particulier médicamenteuses peuvent influer sur la sexualité, que ce soit sur les capacités érectiles, lubrification vaginale, troubles de la sensibilité, troubles de la libido ou encore dissociations…
« Ma sexualité est en soi une douleur » : toute dysfonction sexuelle est une souffrance ce qui rajoute souvent de la douleur à la douleur.
« Je me réfugie dans ma douleur pour fuir ma sexualité » : le symptôme « douleur » peut être un motif « confortable » pour éviter d’affronter une problématique plus complexe en particulier sexuelle.


La sexualité du patient douloureux souffre d’une altération érotique. Ses réactions comportementales peuvent l’amener à adapter sa sexualité selon différents modes :
La sublimation.
Une sexualité décompensée avec une autocastration préventive ou un retrait et abandon de toute sexualité.
Une sexualité surcompensée par une régression libidinale, un désinvestissement d’objet ou une suractivité défensive vers un autre objet.
Rarement une sexualité optimisée.

Lorsque le patient douloureux chronique se trouve confronté à des difficultés sexuelles en relation avec sa maladie, il peut réagir de différentes manières : se taire, en parler avec son partenaire, en appeler à son entourage, en parler à son médecin. Le caractère tabou de la sexualité fait que, le plus souvent, le patient occulte le problème.

La question que l’on peut se poser alors est de savoir s’il existe un quelconque intérêt à s’y intéresser ?
Lorsque l’on interroge le patient douloureux chronique, on s’aperçoit qu’il se trouve dans une « bulle douleur » dans laquelle gravite toute une série d’émotions et de sentiments négatifs avec une émotion prédominante : « la peur ».
Lorsque l’on s’interroge de la même manière sur la « bulle sexualité » on retrouve toute une gamme d’émotions ou de sentiments positifs où le sentiment qui domine le plus est « l’épanouissement ».

Il est facile avec nos patients douloureux de faire un rapide inventaire, non exhaustif, des ressentis et de retrouver « en miroir » ce qu’ils pourraient retrouver au travers d’une sexualité épanouie.
Son objectif est de retrouver un apaisement de sa douleur. Certains y voient même, à juste titre, la condition sine-qua-non de la restauration de leur sexualité.
Il est difficile d’imaginer « un pont » pour passer de l’un à l’autre tant les obstacles peuvent paraitre nombreux. De plus, il est tout aussi difficile de canaliser l’énergie nécessaire qui pourrait motiver le patient à reprendre le chemin du plaisir.

Ceci nous amène à réfléchir sur l’impact que pourrait avoir, a contrario, la sexualité sur la douleur.
Nous savons que la pratique régulière d’activités sexuelles participe au « mieux être » et aide à prendre pleinement conscience de son corps et s’y sentir bien, tout en diminuant le stress et facilitant le sommeil.
Lorsque la douleur s’installe, elle affecte tous les aspects de la personne et la vie sexuelle est souvent reléguée au second plan, voire mise de côté, surtout si, comme nous l’avons vu plus haut, la douleur perturbe l’exercice de la sexualité. Cette douleur affecte non seulement la personne mais également le couple. Le partenaire peut être également une « victime collatérale » de par son rôle d’accompagnant et sa souffrance retentit également sur la sexualité du couple.
L’intimité du couple s’en trouve affectée et de nouvelles difficultés peuvent se rajouter à la problématique de la douleur, comme la frustration, le découragement ou l’éloignement du ou des partenaires.

En tant que thérapeute et sexologue quelle démarche vis à vis du patient douloureux ?
Il faut tout noter que l’intérêt pour la sexualité ne s’éteint pas avec la douleur chronique.
Pour inviter le patient à vouloir reprendre le chemin du plaisir il faut en premier lieu lui faire prendre conscience que c’est déjà un être « désirant ». Dans la mesure où il a envie de guérir c’est qu’il est capable de se projeter et d’anticiper un état qui le satisferait, ce en quoi il est déjà un « être désirant » la guérison. La guérison est une étape à franchir pour accéder aux plaisirs. De la même manière on peut lui faire entrevoir d’introduire dans sa vie envahie par la douleur, une part de plaisir. Anticiper un plaisir qui va l’aider à contrebalancer sa douleur et peut-être même la contrecarrer, c’est déjà réveiller son désir. L’évocation seule du plaisir que l’on n’a plus ou que l’on se refuse, est une porte ouverte sur le désir. Tout ce qui peut inviter le patient à sortir du discours de la douleur est une victoire sur son mal. Redonner l’appétit du plaisir en lui proposant de l’accompagner pour y accéder, participe à l’optimisation de sa vie en évacuant les sentiments négatifs, en se réappropriant son corps à des fins hédoniques pour qu’il devienne, non plus un objet de douleur, mais d’érotisme, de plaisir, d’émotions et de communication.

Ceci nous amène à proposer à nos patients douloureux chroniques, comme à tous ceux porteurs d’autres pathologies chroniques ou confrontés aux problématiques du vieillissement, d’adopter certains comportements.
Sélectionner
Planification des relations sexuelles aux moments où les problèmes de santé occupent le moins de place.
Optimiser
Prendre les médicaments antidouleur ou tout autre traitement pouvant favoriser l’activité sexuelle (antispasmodiques…) 30 minutes avant les activités sexuelles. Choisir des activités (massages), des positions ou des postures qui optimisent le confort lors de l’activité sexuelle.
Composer
Utiliser l’autostimulation et la stimulation mutuelle manuelle ou avec des jouets sexuels. Les relations sexuelles ne se limitent pas à la pénétration vaginale avec le pénis.
Oublier la performance et rester hors de la nostalgie
o Faire évoluer les critères de qualité de la relation sexuelle
o Avoir une sexualité en rupture avec le passé
Opter pour une sexualité moins génitale mais plus érotique
o Ouvrir les champs de perspectives à la recherche d’autres zones de plaisir
o Réveiller la curiosité et développer l’érotisme et l’excitation
Avoir peut-être moins de sensations mais plus d’émotions:
o Moins quantitatif (nombre, intensité, vitesse)
o Plus émotionnel et relationnel (plus avec toi, plus longtemps)
Accepter les nouveaux rythmes de son corps
o Décalage entre le désir et l’excitation
o Recherche de nouvelles sensations et initiatives.

Conclusion
Ceci est un plaidoyer pour une approche de la sexualité du patient douloureux chronique et que rien ne justifie que cette part importante de la vie soit sacrifiée et qu'il faut tout faire pour l'encourager.


Sources : Université P Sabatier Toulouse - Mémoire de Philippe LARRIBEAU (avec mes remerciements) .
© Marianne NYS
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/nys

Mots clés : douleurchronique,sexualité

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