www.Theraneo.com est une plateforme qui regroupe des sites de thérapeutes
En poursuivant votre navigation, vous acceptez l’utilisation de cookies, en savoir plus
FERMER

Jean-Claude THIMOLÉON JOLY EI
Bio-énergéticien-Géobiologue, Enseignant Reiki, Toucher Quantique et LaHoChi Phytothérapeute, Aromathérapeute, communication animale, formateur, conférencierPhytothérapie, Aromathérapie, Conférences, enseignements
Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
ARTICLES
ARTICLES

ARTICLES / DIVERS

LE SYMBOLISME DU MASQUE

article de Jean-Claude THIMOLÉON JOLY, publié le 27 mars 2022
11 minutes 584 3


J'ai pensé que nous sommes nombreux à nous intéresser au symbolisme, je vous propose donc une série d'articles sur le sujet et nous commencerons par le masque.

LE SYMBOLISME DU MASQUE


Le masque est un des modes les plus répandus et sans doute les plus anciens de l’art sacré. On le retrouve aussi bien dans les civilisations les plus élaborées, comme celle de l’Inde ou du Japon, que chez les peuples appelés primitifs.

La seule exception est fournie par les civilisations rattachées au monothéisme sémitique, bien que le masque se soit conservé dans le folklore des peuples chrétiens et de quelques peuples musulmans, et cela parfois sous des formes dont le symbolisme est encore manifeste ; la ténacité même de leur survivance, à l’encontre de toute pensée « évoluée », prouve d’ailleurs indirectement leur origine sacrée.

Pour le christianisme, comme pour le judaïsme et l’islam, l’usage rituel du masque ne pouvait être qu’une forme d’idolâtrie. Il se rattache en effet, non pas à l’idolâtrie mais au polythéisme, si l’on entend par ce terme non le paganisme mais une « vision » spirituelle du monde qui personnifie spontanément les fonctions cosmiques sans ignorer la nature une et infinie de la Réalité suprême.

Cette vision implique un concept de la « personne » quelque peu différent de celui que nous connaissons du monothéisme. Il se déduit de l’expression « persona » même ; on sait que dans le théâtre antique, issu du théâtre sacré des Mystères, ce mot désignait à la fois le masque et le rôle. Or le masque exprime nécessairement, non pas une individualité – dont la figuration n’exigerait guère de masque – mais un type, donc une réalité intemporelle, cosmique ou divine. La « personne » s’identifie ainsi à la fonction, et celle-ci est à son tour un des multiples masques de la Divinité, dont la nature infinie reste impersonnelle.

Il y a une hiérarchie de fonctions et donc de « personnes » divines ; mais leur multiplicité même fait qu’aucune ne peut être considérée comme le masque « unique » et total de la Divinité infinie. Celle-ci peut revêtir tel ou tel masque pour se révéler plus directement à son adorateur ; ou encore, ce dernier peut choisir tel masque particulier comme support et comme voie ; il finira toujours par y retrouver toute dignité céleste, car chacune des qualités universelles contient essentiellement les autres.

C’est ce qui explique le caractère apparemment flottant des anciens panthéons.

L’essence des qualités universelles est une ; c’est ce qu’affirme le monothéisme en proclamant l’unicité de la « personne » divine. C’est comme s’il se servait de l’idée de la personne – la seule qu’un polythéisme oublieux de l’absolu pouvait encore saisir – pour affirmer l’unité de l’Essence.

En revanche, le monothéisme dut faire une distinction entre la personne et ses diverses fonctions ou qualités, distinction du reste évidente puisque semblable à celle qui existe entre le sujet humain et ses facultés.

Il n’en reste pas moins vrai que la divinité personnelle se conçoit toujours à travers l’une ou l’autre de ses qualités, lesquelles se distinguent et s’excluent parfois sur le plan du leur manifestation ; jamais toutes ne se révèlent en même temps, et là où elles coïncident, dans la plénitude indifférenciée de leur essence commune, il n’y a plus vraiment de personne ; ce qui est au-delà de toute distinctivité, est par là même au-delà de la personne.

Mais la distinction entre le Dieu personnel et l’Essence impersonnelle est du ressort de l’ésotérisme, qui rejoint ainsi la métaphysique sous-jacente au polythéisme traditionnel. Quoi qu’il en soit, en niant la multiplicité des « personnes », le monothéisme dut aussi rejeter l’usage rituel du masque.

Mais revenons au masque sacré comme tel : il est avant tout le moyen de la théophanie ; l’individualité de son porteur ne s’efface pas seulement devant le symbole revêtu, elle se fond en lui jusqu’à devenir l’instrument d’une « présence » supra humaine.

Car l’usage rituel du masque va beaucoup plus loin qu’une simple figuration ; c’est comme si le masque, en voilant le visage ou le « moi » extérieur de son porteur, dévoilait en même temps une possibilité latente en lui. L’homme devient réellement le symbole qu’il a revêtu, ce qui présuppose à la fois une certaine plasticité psychique et une influence spirituelle actualisée par la forme du masque.

Aussi considère-t-on généralement un masque sacré comme un être réel ; on le traite comme s’il était vivant, et on ne le revêt qu’après avoir accompli des rites de purification.

L’homme s’identifie du reste spontanément au rôle qu’il joue et qui lui a été imposé par sa provenance, son destin et son ambiance sociale.

Ce rôle est un masque, le plus souvent un faux masque dans un monde factice comme le nôtre, et en tout cas une forme qui délimite plus qu’elle ne libère. Le masque sacré par contre, avec tout ce que son port implique en fait de gestes et de paroles, offre subitement à la « conscience de soi-même » un moule beaucoup plus vaste et par là même une occasion de réaliser la « liquidité » de cette conscience, sa faculté d’épouser toutes les formes sans en être aucune.

Ici une remarque s’impose ; par « masque » nous entendons avant tout un visage artificiel qui recouvre la face du porteur ; mais dans bien des cas – dans le théâtre chinois par exemple ou chez les Amérindiens – une simple peinture du visage a la même fonction et la même efficacité.

Normalement, le masque est complété par un revêtement ou un ornement du corps entier ; en outre, l’usage rituel du masque est le plus souvent accompagné de la danse sacrée, dont les gestes symboliques et le rythme ont le même but que le masque, celui d’actualiser une présence supra humaine.

Le masque sacré ne suggère pas toujours une présence angélique ou divine, il peut également être l’expression et le support d’une présence « asurique » ou démoniaque, sans que cela implique nécessairement une déviation ; car cette présence en soi malfaisante peut être domptée par une influence supérieure et captée dans un but expiatoire, comme cela arrive dans certains rites lamaïstes.

Je mentionnerais aussi, comme exemple bien connu, le combat du Barong et de la sorcière Rangda dans le théâtre sacré balinais ; le Barong, qui a la forme d’un lion fantastique, et qui est communément considéré comme génie protecteur du village, est en réalité le lion solaire, symbole de la lumière divine, ce qu’expriment ses ornements dorés ; il doit affronter la sorcière Rangda, personnification des forces ténébreuses.

L’un et l’autre de ces masques sont les supports d’influences subtiles qui se communiquent à tous ceux qui participent au drame ; entre eux, un combat réel se déroule. A un certain moment, des jeunes gens en transe se jettent contre la sorcière Rangda pour la poignarder ; mais le pouvoir magique du masque les force à tourner leur Kriss contre eux-mêmes ; à la fin, le Barong repousse la sorcière Rangda. Celle-ci est en réalité une des formes de la déesse Kali, de la puissance divine envisagée dans sa fonction destructive et transformante et c’est en vertu de cette nature implicitement divine du masque que son porteur peut l’assumer impunément.



Le masque grotesque existe à bien des niveaux différents. Il a généralement une vertu « apotropéique », car en dévoilant la véritable nature de certaines influences néfastes, on les met en fuite.

Le masque « objectivise » des tendances ou des forces qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles restent vagues et inconscientes ; il leur propose leur propre visage laid et méprisable afin de les désarmer. Son effet est donc psychologique mais dépasse le plan de la psychologie ordinaire, puisque la forme du masque et son efficacité quasi magique dépendent d’une science des tendances cosmiques.

Le masque « apotropéique » a souvent été transposé dans le décor sculptural des temples. Lorsque son caractère à la fois grotesque et terrifiant est conçu comme un aspect de la puissance divine destructrice, il est à son tour un masque divin. C’est ainsi, sans doute, qu’il faut interpréter le Gorgoneïon des temples grecs archaïques, et c’est là le sens du Kâla-mukha, le masque composite qui orne le faite des niches sacrées dans l’architecture hindoue.

Le masque sacré emprunte nécessairement ses formes à la nature, mais il n’est jamais « naturaliste », puisque son but est de suggérer un type cosmique intemporel. Il atteint ce but, soit en soulignant certains traits essentiels, soit en combinant des formes de natures différentes mais analogues entre elles, telles des formes humaines et animales, ou celles-ci et des formes purement géométriques.

Son langage formel s’adresse beaucoup moins souvent à la sensibilité émotive qu’on ne serait tenté de le croire : les masques rituels des esquimaux, par exemple, des indiens de la côte du nord-ouest américain ou ceux de certaines tribus africaines, ne sont intelligibles que pour celui qui en connaît toutes les références symboliques. On peut cire la même chose des masques du théâtre sacré hindou : le masque de Krishna, tel que l’on le montre dans l’Inde du sud, n’at qu’un ensemble de métaphores.

Au sujet des masques à forme animale, je ferai les remarques suivantes : l’animal est en lui-même un masque du Divin ; ce qui nous regarde par sa face, ce n’est pas tant l’individu que le génie de l’espèce, le type cosmique, qui correspond à une fonction divine.

On pourrait aussi dire que dans l’animal, les différentes puissances ou éléments da la nature assument la forme du masque : l’eau se « personnifie » dans le poisson, l’air dans l’oiseau, la terre dans le buffle ou le bison où elle manifeste son aspect généreux et fertile, mais également dans l’ours ou elle montre sa face obscure. Or, les puissances de la nature sont des fonctions divines.

Toutefois, les danses avec des masques à formes animales peuvent avoir un but pratique, celui de se concilier le génie de l’espèce du gibier. C’est là une action magique, mais qui peut fort bien s’intégrer dans une vision spirituelle des choses.

Puisque les liens subtils entre l’homme et son ambiance naturelle existent, on peut en faire usage comme on utilise des conditions physiques. Ce qui importe, du point de vue spirituel, c’est la conscience de la hiérarchie réelle des choses. Certes, l’usage rituel du masque peut dégénérer en une magie pure et simple, mais ce cas est plus rare qu’on ne le pense communément.

Chez les Bantous comme chez d’autres peuples africains, le masque sacré par excellence représente l’animal totem, ou l’animal de pouvoir ou encore l’animal médecine suivant la fonction tribale de celui qui le porte, ces animaux étant considérés comme les ancêtres de la tribu.

Il ne s’agit évidemment pas des ancêtres naturels, mais des types intemporels dont les ancêtres ont reçu leur autorité spirituelle. L’animal-masque est donc un animal supraterrestre, ce qui s’exprime dans sa forme mi-animale et mi-géométrique. De même, les masques antropomorphes d’ « ancêtres » n’évoquent pas simplement un individu ; ils représentent le type ou la fonction cosmique dont l’ancêtre était la manifestation humaine : chez des peuples où la filiation spirituelle coïncide pratiquement avec une descendance ancestrale, l’ancêtre qui est à l’origine de cette descendance assume nécessairement un rôle de héros solaire, de nature mi-humaine, mi-divine.

En un certain sens, c’est le soleil qui est le masque divin par excellence. Car il est comme un masque devant la lumière divine, qui aveuglerait et brûlerait les êtres terrestres si elle était dévoilée. Or, le lion est l’animal solaire, et le masque en forme de tête de lion est une image du soleil. On retrouve ce même masque appliqué à des fontaines où le jet d’eau qui en jaillit symbolise la vie provenant du soleil.

La coutume de couvrir d’un masque le visage d’un mort n’était pas exclusivement propre aux anciens Egyptiens ; le sens premier de cette coutume devait cependant être le même partout : sa forme symbolique – parfois semblable au soleil – ce masque représentait le prototype spirituel dans lequel le mort était censé se réintégrer.

On considère généralement le masque recouvrant le visage de momies égyptiennes comme un portrait stylisé du défunt, mais cela n’est vrai qu’en partie, bien que ce masque devienne réellement, vers la fin de l’ancien monde égyptien et sous l’influence de l’art gréco-romain, un véritable portrait funéraire.

Avant cette décadence, il est un masque qui ne montre pas le défunt tel qu’il était mais tel qu’il doit devenir ; c’est un visage humain qui se rapproche en quelque sorte de la forme immuable et lumineuse des astres. Or, ce masque joue un rôle déterminé dans l’évolution posthume de l’âme : selon la doctrine égyptienne, la modalité subtile inférieure de l’homme, celle des Hébreux nomment le « souffle des ossements » et qui se dissout normalement après la mort, peut être retenue et fixée par la forme sacrée de la momie.

Cette forme – ou ce masque – jouera donc, par rapport à cet ensemble de forces subtiles diffuses, le rôle d’un principe formateur : elle sublimera ce « souffle » et le fixera en faisant de lui comme un lien entre ce monde ci et l’âme même du défunt, un pont par où les incantations et les offrandes des survivant atteindront l’âme, et par où sa bénédiction pourra leur parvenir. Cette fixation du « souffle des ossements » se produit d’ailleurs spontanément lors du trépas d’un saint, et c’est cela qui fait d’une relique ce qu’elle est : chez un saint, la modalité psychique inférieure ou la conscience corporelle a déjà été transformé lors de son vivant ; elle est devenue le véhicule d’une présence spirituelle qu’elle fixera aux reliques et au tombeau du saint personnage.

Il est probable qu’à l’origine les Egyptiens ne consacraient que les momies de personnages de haute dignité spirituelle, car on ne peut sans danger retenir la modalité psycho-physique de n’importe qui. Aussi longtemps que le cadre traditionnel restait intact, ce danger pouvait être neutralisé ; il ne se manifestera que lorsque des hommes d’une civilisation toute différente et par-dessus tout ignorants des réalités subtiles, briseront les sceaux des tombeaux.

La stylisation typique du visage humain se retrouve aussi dans les masques du Nô, le théâtre rituel japonais, avec une intention à la fois psychologique et spirituelle : chaque type de masque montre une certaine tendance de l’âme, qu’elle met à nu, dans ce qu’elle a de fatal ou de généreux ; ainsi, le jeu des masques est le jeu des « gunas », des tendances cosmiques, dans l’âme.

La différenciation des types, dans le Nô, est obtenue par des moyens très subtils : plus l’expression d’un masque est latente et immobile, plus elle sera vivante dans le jeu ; chaque geste de l’acteur la fera parler, chaque mouvement, avec son glissement de la lumière sur les traits, révèlera un nouvel aspect du masque ; c’est comme une soudaine vision d’une profondeur ou d’un abîme de l’âme.

Jean-Claude Thimoléon Joly
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/thimoleon

Mots clés : masque, masques, symbole, symboles, symbolisme

Envoyer cet article à un ami
Vous



Votre ami(e)




je ne suis pas un robot
Partager sur Facebook Partager sur Twitter S'abonner à ma lettre d'info Copier article sur ma Zenopage
Identifiez-vous d'abord sur votre Zenopage, puis rechargez cette page :
M'IDENTIFIER
Vous n'avez pas de Zenopage ? créez-la gratuitement cliquez-ici
Articles similaires sur Théranéo




POSTER UN COMMENTAIRE

indiquez votre nom ou pseudo


homme    femme
 

cliquez-ici pour choisir votre photo
sinon une photo sera choisie au hasard
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 





Démarcharge commercial interdit
« C'est la nature qui m'instruit, elle est ma mère et je lui obéis encore. Elle me connait et je la connais. La lumière qui est en elle, je l'ai contemplée, je l'ai démontrée dans le microcosme et je l'ai retrouvée dans l'Univers. » Paracelse