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Jean-Claude THIMOLÉON JOLY EI
Bio-énergéticien-Géobiologue, Enseignant Reiki, Toucher Quantique et LaHoChi Phytothérapeute, Aromathérapeute, communication animale, formateur, conférencierPhytothérapie, Aromathérapie, Conférences, enseignements
Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
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LE SYMBOLISME DU JEU D'ÉCHEC PARTIE 2

article de Jean-Claude THIMOLÉON JOLY, publié le 22 septembre 2023
7 minutes 1677


Ainsi nous pouvons constater que ce mandala symbolise à la fois le cosmos visible, le monde de l'Esprit et la Divinité dans ses multiples aspects. Am-Mas'ûdi a raison de dire que les Indiens expliquent "par des calculs" fondés sur l'échiquier, "la marche du temps et les cycles, les influences supérieures qui s'exercent sur ce monde, et les liens qui les rattachent à l'âme humaine..."

Le symbolisme cyclique de l'échiquier était connu du roi Alphonse le Sage, le célèbre troubadour de Castille, qui composa en 1283 ses Libros de Acedrex, ouvrage qui puise largement dans les sources orientales. Il y décrit également une très ancienne variante du jeu des échecs, le "jeu des quatre saisons", qui se déroule entre quatre adversaires, de sorte que les pièces, disposées dans les quatre coins de l'échiquier, avancent selon un sens rotatoire, analogue à la marche du soleil. Les 4 x 8 pièces doivent avoir les couleurs verte, rouge, noire et blanche ; elles correspondent aux quatre éléments, air, feu, terre et eau, et aux quatre humeurs organiques.

Le mouvement des quatre camps symbolise la transformation cyclique. Ce jeu, qui ressemble étrangement à certains rites et danses "solaires" des Amérindiens du Nord, fait ressortir le principe fondamental de l'échiquier.

Ainsi, nous pouvons considéré l'échiquier comme un déploiement d'un schéma formé de quatre carrés alternativement noirs et blancs et constitue en lui-même un mandala de Shiva, Dieu sous son aspect de transformateur : le rythme quaternaire, dont ce mandala est comme le "figement" spatial, exprime le principe du temps.

Les quatre carrés, disposés autour d'un centre non manifesté, symbolisent les phases cardinales de tout cycle. L'alternance des cases blanches et noires, dans ce schéma élémentaire de l'échiquier, en accuse la signification cyclique et en fait l'équivalent rectangulaire du symbole extrême-oriental du YIN-YANG. Il est une image du monde dans son dualisme foncier.

Si le monde sensible, dans son épanouissement intégral, résulte en quelque sorte de la multiplication des qualités inhérentes à l'espace ainsi que de celles du temps, le Vâstu-mandala, lui, découle de la division du temps par l'espace : nous nous rappellerons la genèse du Vâstu-mandala à partir du cycle céleste indéfini, ce cycle étant divisé par les axes cardinaux puis "cristallisé" en une forme rectangulaire. Le mandala est donc le reflet inversé de la synthèse principielle de l'espace et du temps, et c'est en cela que réside sa portée ontologique.

D'un autre côté, le monde est " tissé " des trois qualités fondamentales ou "gunas" et le mandala représente ce tissage d'une manière schématique, en conformité avec les directions cardinales de l'espace. L'analogie entre le Vâstu-mandala et le tissage est accusée par l'alternance des couleurs, qui rappelle un tissu dont la chaîne et la trame sont alternativement apparentes ou cachées.

L'alternance du blanc et du noir correspond d'ailleurs aux deux aspects, principiellement complémentaires mais pratiquement opposés, du mandala : celui-ci est d'une part un Purusha-mandala, c'est-à-dire un symbole de l'Esprit universel en tant que synthèse immuable et transcendante du cosmos ; d'autre part, il est un symbole de l'existence considérée comme le support passif des manifestations divines.

La qualité géométrique du symbole exprime l'Esprit, son extension purement quantitative, l'existence. De même, son immutabilité idéelle est "esprit", son figement limitatif "existence" ou "materia" ; dans la polarité envisagée, cette dernière n'est pas la materia prima, vierge et généreuse, mais la materia secunda ténébreuse et chaotique, racine du dualisme existentiel.

Souvenons nous ici du mythe selon lequel le Vâstu-mandala représente un "asûra", personnification de l'existence brute ; les devas ont vaincu ce démon, ils ont établi leurs "demeures" sur le corps étendu de leur victime ; ainsi, ils lui impriment leur "forme", mais c'est lui qui les manifeste.

Ce double sens qui caractérise le Vâstu-Purusha-mandala, et qui se retrouve d'ailleurs, d'une manière plus ou moins explicite, dans tout symbole, sera comme actualisé par le combat que représente le jeu d'échec. Nous disions que ce combat est essentiellement celui des devas et des asûras, qui se disputent l'échiquier du monde.

C'est ici que le symbolisme du blanc et du noir, déjà contenu dans l'alternance des cases de l'échiquier, acquiert toute sa valeur : l'armée blanche est celle de la Lumière, l'armée noire celle des ténèbres. Dans un ordre relatif, la bataille figurée sur l'échiquier représente, soit celle de deux armées terrestres, dont chacune combat au nom d'un principe, soit celle de l'esprit et des ténèbres dans l'homme : ce sont là les deux formes de la "guerre sainte" : la "petite guerre sainte" et la "grande guerre sainte", selon une expression du Prophète. Nous remarquerons la parenté du symbolisme impliqué dans le jeu d'échec avec le thème de la Bhagavad-Gitâ, livre qui s'adresse également au Kihatriyas.

Si l'on transpose la signification des différentes pièces du jeu dans l'ordre spirituel, le roi sera le coeur ou l'esprit et les autres figures comme les diverses facultés de l'âme. Leurs mouvements correspondent d'ailleurs à différentes manières de réaliser les possibilités cosmiques représentées par l'échiquier : il y a le mouvement axial des tours ou chars de combat, le mouvement diagonal des fous ou éléphants, qui suivent une seule couleur, et le mouvement complexe des cavaliers. La démarche axiale, qui "coupe" à travers les diverses couleurs, est logique et virile, tandis que la démarche diagonale correspond à une continuité "existentielle" et partant "féminine". Le saut des cavalier correspond à l'intuition.

Ce qui fascine le plus l'homme de caste noble et guerrière, c'est la relation entre la volonté et le destin. Or c'est précisément cela qu'illustre le jeu d'échec, par là même que ses enchaînements restent toujours intelligibles sans être limités dans leur variation.

Alphonse le Sage, dans son livre sur le jeu d'échec, raconte qu'un roi de l'Inde voulut savoir si le monde obéissait à l'intelligence ou à la chance, à la réflexion ou au hasard. Deux sages, ses conseillers, donnèrent des réponses contraires, et pour prouver leurs thèses respectives, l'un d'eux prit comme exemple le jeu d'échec, où la réflexion prévaut sur le hasard, tandis que l'autre apporta des dés, image de la fatalité. Al-Mas'ûdi écrit également que le roi Balhit, qui aurait donc codifié le jeu d'échec, lui donna la préférence sur le "nerd", un jeu de hasard, parce que dans le premier, l'intelligence l'emporte toujours sur l'ignorance.

A chaque phase du jeu, le joueur est libre de choisir entre plusieurs possibilités, mais chaque mouvements entraînera une série de conséquences inéluctables, de sorte que la nécessité délimite de plus en plus le choix libre, la fin du jeu n'apparaissant pas comme le fruit du hasard mais comme le résultat de lois rigoureuses.

C'est là que se révèle non seulement la relation entre la volonté et le destin, mais également entre la liberté et la connaissance : à moins d'une inadvertance de l'adversaire, le joueur ne sauvegardera sa liberté d'action que dans la mesure où ses décisions coïncideront avec la nature du jeu, c'est-à-dire avec les possibilités que celui-ci implique. Autrement dit, la liberté de l'action est ici solidaire de la prévoyance, de la connaissance des possibilités ; inversement, l'impulsion aveugle, pour libre et spontanée qu'elle paraisse au premier regard, se révèle en fin de compte comme une non-liberté.

L'art royal, c'est gouverner le monde - extérieur ou intérieur - en conformité avec ses propres lois. Cet art suppose la sagesse, qui est la connaissance des possibilités ; or, toutes les possibilités sont contenues, d'une manière synthétique, dans l'Esprit universel et divin. La vraie sagesse est l'identification plus ou moins parfaite avec l'Esprit, celui-ci étant symbolisé par la qualité géométrique de l'échiquier, "sceau" de l'unité essentielle des possibilités cosmiques.

L'Esprit est la Vérité ; par Elle, l'homme est libre ; en dehors d'elle, il est esclave du destin. C'est là l'enseignement du jeu d'échec ; le Kshatriya qui s'y adonne n'y trouve pas seulement un passe-temps, un moyen de sublimer sa passion guerrière et son besoin de l'aventure, mais également, dans la mesure de sa capacité intellectuelle, un support spéculatif, une voie conduisant de l'action vers la contemplation.

Jean-Claude Thimoléon
© Jean-Claude THIMOLÉON JOLY
reproduction intégrale interdite, tout extrait doit citer mon site www.theraneo.com/thimoleon

Mots clés : symboles, échecs, jeux, réflexions, origines

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