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ARTICLES / CONNAISSANCE DE SOI

VIVRE INDÉFINIMENT : POSSIBLE ET SOUHAITABLE ?

article, publié le 23 décembre 2020
6 minutes 43
je ne suis pas l'auteur, article de Dr Bernard CROISILE, voir la source
Le Billet du Neurologue, Dr Bernard CROISILE
Le rêve de l’immortalité existe depuis… une éternité. Les dieux de l’Olympe tiraient leur immortalité du nectar et de l’ambroisie. Dans de nombreuses cultures, les légendes du Graal, de la fontaine de Jouvence ou de l’élixir de longue vie évoquent une boisson ou une eau qui rajeuniraient, guériraient ou bloqueraient le vieillissement, soit en la buvant, soit en s’y baignant. Quelques personnages historiques ont atteint un âge vénérable. En 1715, sur son lit de mort, quelques jours avant ses 77 ans, voyant ses valets de chambre en larmes, Louis XIV leur a dit « Pourquoi pleurez-vous, m’avez-vous cru immortel ? »

Au XXe siècle, l’accroissement de la longévité dans les pays occidentaux, une trentaine d’années environ, résulte d’abord de la réduction massive de la mortalité infantile, ensuite de l’apparition des antibiotiques et d’anesthésiques efficaces, enfin de la meilleure prise en charge des facteurs de risque cardio-vasculaires. Le bénéfice sur les pathologies des personnes âgées est net mais plus modeste que les actions sur la mortalité précoce des enfants. En dépit de travaux russes troublants, Jeanne Calment semble bien être décédée à 122 ans. C’est pour l’instant la longévité maximale atteinte par l’espèce humaine. Pour rajouter quelques décennies à leur vie, les humains devront résister aux pathologies liées à l’usure des systèmes (arthrose, cataracte…), à celles consécutives aux expositions à différents toxiques (alcool, tabac…), à celles liées à l’environnement (accidents de sport ou de travail, catastrophes climatiques) et à celles liées à l’âge (Alzheimer, DMLA…).

Pourquoi est-on centenaire ?
Interrogés sur leur « secret » par la fondation IPSEN, les centenaires évoquaient des moyens simples, de la cuillérée de miel à celle d’huile d’olive, mais aussi de manière contradictoire, de l’absence de prise d’alcool à la prise régulière de deux verres de vins, de l’absence de sport à la pratique assidue d’une activité physique. Winston Churchill recommandait également un régime sans sport mais avec cigares et whisky (citation sans doute apocryphe), mais rappelons qu’il est mort à 90 ans après plusieurs accidents vasculaires cérébraux et une probable démence vasculaire. Le travail est le mot qui revient le plus souvent dans les propos des centenaires, le travail et son cortège de dynamisme, d’esprit d’entreprise, de volontarisme dans tous les domaines, le tout émaillé d’une profonde curiosité intellectuelle et d’un optimisme inébranlable. Néanmoins, si tous les optimistes étaient centenaires, ça se saurait !

Pour les sociologues, il ne faut pas négliger le rôle d’un environnement super-protecteur qui prolonge artificiellement la vie d’une personne totalement protégée des aléas du quotidien : par définition, un ultra-nonagénaire ne monte quasiment plus sur un escabeau, ne conduit presque plus, évite de sortir de chez lui, est entouré d’attentions bienveillantes… L’élégantissime Jacqueline Delubac ne serait pas morte à 90 ans si elle n’avait pas été renversée par un cycliste parisien. C’est d’ailleurs elle qui disait aussi « Je suis en vie et ça me paraît impossible que ça s’arrête ! »

Un peu de génétique… sûrement
Même si l’on connaît des familles à longévité étonnante, on n’a pas encore (pour l’instant) de familles de centenaires. Le rôle de la génétique est toutefois vraisemblable, car un vieillissement biologique réussi de l’espèce humaine passe nécessairement par une armature génétique particulière. Aucune loi égalitariste ne supprimera l’inégalité génétique.

Avec l’âge, l’ADN de nos cellules se détériore, ce qui perturbe leur fonctionnement et ensuite celui de nos organes. Fort heureusement, tout est prévu, et le gène SIRT6 du chromosome 19 produit une protéine importante dans le contrôle des enzymes chargées de réparer l’ADN. Des expériences chez les souris ont démontré qu’elles vieillissaient plus vite quand ce gène était enlevé alors qu’elles vivaient plus longtemps lorsqu’il était en plusieurs exemplaires. L’efficacité de ce gène, surnommé « le gène de la longévité », varie cependant selon les espèces. En effet, en 2019, l’étude de l’ADN de 18 espèces de rongeurs dont l’espérance de vie va de 3 ans (pour la souris) à 32 ans (pour le castor) a révélé que les animaux à longue durée de vie possédaient des systèmes de réparation de l’ADN beaucoup plus efficaces que ceux qui vivaient peu longtemps. Comme ces espèces de rongeurs ont toutes un gène SIRT6, il est logique d’imaginer l’intervention d’autres facteurs ou de subtiles différences entre ces gènes. En effet, le gène SIRT6 du castor diffère légèrement de celui de la souris et son ADN est plus efficacement réparé. Personne n’est vraiment surpris, mais c’était toujours mieux en le démontrant, le code génétique inclus dans nos cellules peut réparer les altérations liées à l’âge faute de quoi elles deviendraient trop vite défectueuses.

Vivre indéfiniment, oui, mais dans quel état ?
L’inquiétude actuelle est que ces années de vie supplémentaires soient aussi des années en mauvaise santé. L’augmentation de la longévité doit s’accompagner d’une bonne santé grâce à la prévention et le traitement des conséquences de l’usure des organes et des ravages liés à notre mode de vie. Supprimer le diesel tout en continuant à fumer des cigarettes relève d’une totale hypocrisie. Se gaver de suppléments nutritionnels tout en mangeant mal relève du non-sens. Vanter la restriction calorique alors même qu’on est confronté à une malnutrition chez les personnes âgées relève de l’absurdité.

Au moyen de toutes les ressources actuelles et futures des sciences biologiques et technologiques, le transhumanisme souhaite augmenter les capacités humaines physiques et cognitives afin de vivre encore plus longtemps que la limite des 120-150 ans envisagée par certains chercheurs optimistes. Fort d’une audience publique émoustillée, le transhumanisme fait rêver beaucoup de personnes… pas moi, et fort heureusement, je ne suis pas le seul. Pour augmenter aussi considérablement la longévité, il faudrait que surviennent des progrès médicaux majeurs, simples et peu coûteux, disponibles pour toute la société et avec un bénéfice dès maintenant. On en est loin, très loin.

En pratique, faire vivre l’Homme jusqu’à mille ans (et même déjà jusqu’à 150 ans) ne peut qu’aboutir à une catastrophe éthique car cette augmentation biotechnologique ne profitera pas à tout le monde. Le désastre social et écologique serait intolérable pour nos sociétés. Et rien ne permet de croire que l’individu augmenté resterait « performant » plusieurs siècles, d’une part parce que tout ne peut pas être remplacé dans le corps, et d’autre part parce que nos fonctions cognitives et comportementales ne sont pas assimilables à un ordinateur. Toutefois, les experts se trompant souvent, reste à savoir lesquels sont les plus abusés, ceux qui croient au transhumanisme ou leurs détracteurs.

Échapper à la maladie c’est bien, échapper à la mort est-ce souhaitable ? Au fantasme délirant des uns, je préfère l’humour délicieux de Philippe Bouvard « L’immortalité, c’est de se croire immortel tant qu’on n’est pas mort » ou la jolie phrase d’Henri Matisse « On ne peut s’empêcher de vieillir, mais on peut s’empêcher de devenir vieux. » Comme tout le monde j’espère vivre longtemps et en bonne santé, en tout cas assez longtemps pour pouvoir me recueillir sur les tombes des transhumanistes, voire y déposer des fleurs, des immortelles par exemple !

Pour en savoir plus :
Philippe Bouvard. Mes dernières pensées sont pour vous (2017).
Michel Allard & Jean-Marie Robine. Les centenaires français. Étude de la Fondation IPSEN. 1990-2000. Serdi Edition (2000).
Tian X et coll. SIRT6 Is Responsible for More Efficient DNA Double-Strand Break Repair in Long-Lived Species. Cell. 2019 Apr 18; 177(3): 622-638.
© Article de Dr Bernard CROISILE, voir la source
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Mots clés : santé, mindfulness, avenir, futur, bienêtre

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