J’anime des temps de supervision pour l’animation de groupe de psychologie. Je vous partage l’endroit le plus fréquent de difficulté. Et la clef qui permet de sortir de ce problème.
Le problème concerne l’attente d’efficacité :
« Mes pratiques/outils doivent marcher ». « Et comment gérer si elles ne marchent pas ? »
Pourtant, c’est assez fréquent qu’une pratique ne produise pas l’effet prévu.
La relaxation peut générer du stress.
Les pratiques de gratitude de la tristesse.
L’exploration des forces peut activer le sentiment d’être incapable etc…
Une pratique ne peut pas générer un effet unique pour tout le monde.
Si on n’a pas l’habitude, on peut se sentir gêné de ces effets contre-intuitifs.
Avec l’habitude, on est tranquillisé à cet endroit-là. On ne le prend pas comme un échec personnel.
Cela parle rarement de nous ou de nos compétences.
C’est une information qui parle plus souvent de la manière dont cette personne est entrée en résonance avec cette pratique.
On n’a donc plus besoin de mettre notre énergie à nous protéger personnellement.
On peut la mettre à extraire l’information utile de cette expérience pour permettre à la personne de la traiter et d’en faire quelque chose.
2 exemples concrets :
Une personne qui se stresse lors d’une pratique de relaxation.
Ce n’est pas un échec.
C’est une information précieuse sur le fait qu’elle projette un enjeu de réussite.
Je dois BIEN me relaxer. Je dois BIEN faire. Et si cela ne marche pas, c’est grave.
Elle utilise la relaxation pour BIEN FAIRE et pas pour LACHER PRISE.
Or, pour se détendre, nous avons justement besoin de lâcher cet enjeu de réussite.
Si c’est ce qu’elle doit travailler, rien de plus normal que sa difficulté émerge dans le processus de relaxation.
Cela ouvre une excellente opportunité de travailler ce schéma.
Nous pouvons l’apaiser en lui rappelant qu’il n’y a rien à réussir ou à échouer.
Que c’est un vécu normal et fréquent.
Qu’il faut pratiquer une dizaine de fois pour intégrer cet outil.
Une personne qui n’arrive pas à trouver des forces et qualités en elle.
Ce n’est pas un échec, c’est l’information la plus utile qu’elle puisse nous partager.
Elle nous dit « je ne suis pas prête à adopter une vision positive sur moi-même ».
Nous devons ainsi lâcher l’exploration des forces pour travailler cet obstacle de manière prioritaire sans quoi la personne se mettra systématiquement en échec dans l’exploration de ses forces.
La pratique produit une expérience qui ne dépend pas que de l’outil, mais de la rencontre entre la personne et l’outil.
Se détacher de la notion d’efficacité d’une pratique permet de rencontrer l’effet qu’elle produit sur cette personne.La pratique n’est pas un exercice scolaire avec des bonnes et mauvaises réponses.
Notre rôle n’est pas de proposer des pratiques qui marchent à chaque fois.
Mais de pouvoir entendre l’information derrière ce qui a fait difficulté.
Pour ensuite la restituer sous une forme entendable et utile à l’accompagnement.
Nous ne pouvons pas garantir le résultat, mais le processus de cheminement.
Lâcher ce micro-objectif d’efficacité permet de s’ouvrir à un objectif plus global et réaliste, qui est de mettre la personne dans une dynamique d’exploration et de cheminement.
Que l’expérience soit agréable ou désagréable, tout fait information.
Ces points de subtilités ont amené infiniment plus de confort et d’efficacité à ma pratique. Ils ne s’apprennent pas dans des livres.
Ils s’expérimentent et s’intègrent par la pratique et les temps de débriefing.
© Article de Joran FARNIER,
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Mots clés : développement, soi, émotions, joie, sérénité
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